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L’église Saint-Pierre au parvis constitue l’unique témoin d’un des plus grands monastères du Nord de la France : l’abbaye Notre-Dame. Fondée au VIIe siècle, 200 religieuses bénédictines, issues de familles de haute noblesse, y vivent à l’époque carolingienne. Cette abbaye en plein cœur de Soissons occupait un vaste espace correspondant aujourd’hui à l’emprise du Palais de justice, de la Poste et du quartier entre celle-ci et l’Aisne. Elle disparaît lors de la Révolution française.
Saint-Pierre est l’une des trois églises qui formaient le monastère. De l’édifice de style roman du XIIe siècle, il ne reste aujourd’hui que la façade et les trois premières travées de la nef.
Depuis l’époque médiévale, l’environnement de l’église Saint-Pierre a profondément été modifié. Dans le grand élan de la reconstruction de l’entre-deux-guerres, un square est venu l’entourer. En prenant un peu de hauteur, on découvre que l’église Saint-Pierre participe à « l’axe de mémoire », depuis la cathédrale en passant par la place Fernand-Marquigny et son monument aux morts se poursuivant par le mémorial anglais au chevet de l’église.
En effet, en 1953, le sculpteur André Bizette-Lindet, premier Grand Prix de Rome en 1925, réalise un bas-relief placé dans l’axe de la nef, monument de la déportation en mémoire « des victimes des atrocités nazies, fusillés et déportés de l’arrondissement de Soissons ».
Un triangle rouge, emblème des déportés portiques, surmonte le bas-relief, dont le traitement allégorique représente le nazisme sous les traits d’un dragon terrassé par les coups de dague portés par un homme.
En 1995, dans le contexte du cinquantième anniversaire des camps, une urne vient prendre place sur un trépied de marbre positionné à l’entrée de l’église. Sur le pied droit est gravée une citation d’Elie Wiesel, prix Noble de la paix en 1986 : « La seule réponse, c’est la mémoire. »